BREVE HISTOIRE DE THIAIS

Pièce de monnaie
Pièce de monnaie

HISTOIRE DE THIAIS
(hier, l’histoire, le temps qui passe, aujourd’hui)


Thiais se trouve à 7 km au sud de Paris, au sommet, à la base et sur la pente orientale du plateau qui s'allonge de Villejuif à Juvisy et domine la vallée de la Seine. Ses habitants sont appelés Thiaisiens.
Son nom viendrait du mot latin Theodaxium, Theodatium ou Theodasium, un certain Théodas y ayant probablement demeuré à l'époque gallo-romaine. Des peuplades néolithiques y auraient vécu auprès des sources. Des haches polies ont en effet été trouvées près d'une de celles-ci. On a recueilli dans une pépinière en 1933, un outillage de fondeur et de nombreux objets de l'âge de bronze.
Au I° siècle de notre ère  il n'existait surtout, semble t-il, qu'une vaste forêt.

Au III° siècle vers l’an 276, à l’approche d’une invasion barbare, un Gallo-Romain, voulant mettre sa fortune en sécurité, enfouit dans la terre une jarre de terre cuite contenant plus de 6 000 pièces de monnaie en bronze.
Ce trésor, de plus de 15 kg de pièces fût retrouvé par hasard en 1957 dans le sol du cimetière parisien de Thiais il confirme la présence de gallo-romains au III° siècle.
Puis un village se serait formé à l'époque mérovingienne.

De 812 à 817, sous  le règne de Charlemagne, les moines bénédictins de Saint-Germain-des Prés rédigent un véritable recensement cadastral où figure, parmi les autres possessions de l’Abbaye, le domaine de Theodaxium, nous disposons de renseignements très précis grâce au "Polyptique » de l’abbé Irminon" qui fût abbé de Saint Germain des Prés de 812 à 817. Ce "Polyptique" nous donne en effet de nombreux détails sur Thiais aux VIIIe et IXe Siècle.

A cette époque notre territoire, qui s'étendait alors jusqu'à la Seine, et même un peu au delà sur la rive droite, appartenait à l'Abbaye de Saint Germain des Prés à la suite des dons royaux qui furent plus tard, en 872 confirmés par Charles le Chauve.

C'était un village de 78 maisons et 557 habitants (colons, serfs ou hommes libres) autour d’ une modeste église qui existait à l'emplacement actuel.

On y cultivait la vigne, l'orientation des coteaux vers l'est y étant favorable, mais il y avait aussi, surtout dans la plaine de Choisy, des terres labourables et des prairies et, sur le bord de la Seine, vivaient quelques pêcheurs et bateliers..
Le territoire était divisé en "manses" unités rurales comprenant chacune une habitation, des écuries et des bâtiments agricoles, le plus souvent en bois et une certaine superficie de terre.
81 manses tributaires dépendaient du manse seigneurial.


En novembre 1250 les cerfs de Thiais, Choisy, Grignon et Paray sont affranchis, mais au XIV° siècle, la guerre de cent Ans détruit en partie  notre église.

Celle-ci, reconstruite, est consacrée le 8 août 1484, toujours en l’honneur de la Sainte Trinité, de saint Leu et de Saint Gilles.

En 1584, l’église reçoit quatre cloches, parmi lesquels un gros bourdon : Trinitate Leu et Gilles, aux magnifiques inscriptions gothiques. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets classés.

Au XVII° siècle, une fille, un frère, et une petite fille du célèbre Théophraste Renaudot, fondateur en 1631 du premier journal français « La Gazette » possèdent successivement un domaine au Hameau de Grignon.

En 1652, Thiais est ravagé, lors des événements de la fronde, au moment où s’affrontent, dans les environs, les armées de Turenne et de Condé

De 1750 à 1752, Louis XV fait construire la magnifique route royale de Versailles, avec ses larges allées et contre-allées, et ses quatre rangées d’arbres.

En 1764 Louis-François de Paule Lefèvre d’Ormesson, président à mortier du Parlement de Paris, acquiert la seigneurie de Thiais et Grignon.

Ce sont les armes des Lefèvre d’Ormesson qui ont inspiré celles de la Ville de Thiais.

De 1764 à 1782, le chansonnier grivois, mais sympathique par sa gaieté, Charles Collé, réside à la belle saison dans le domaine du Hameau de Grignon, dont  il devient propriétaire. Il y  travaille avec ardeur à ses œuvres littéraires.

Les limites de Thiais sont connues par le revenu de la Châtellerie de Thiais dressé sous Louis XV par les religieux de St Germain des Près et par le contrat de vente au roi daté du 10-09-1764. Date à laquelle Thiais fut détaché de Choisy le Roi.

En 1782, Jean François Marmontel, auteur dramatique déjà célèbre, achète le domaine de Charles Collé, où il devait vivre ses années les plus heureuses. C’est notamment là qu’il crée, en 1783, un de ses meilleurs opéras : « Didon », avec le concours du compositeur italien Piccini et de l’actrice Saint-Huberty.

Le 14 avril 1789, les habitants de Thiais rédigent, en l’église Saint-Leu Saint-Gilles, à l’issue de la grand’messe paroissiale, un Cahier de doléances aux Etats Généraux en 39 articles.

Le 20 prairial an 2 (8 juin 1794) est célébrée à Thiais la Fête de l’Etre Suprême. Les bustes des « martyrs de la liberté » : Brutus, Jean-Jacques et Voltaire, sont portés en cortège dans les rues et carrefours de la commune, au chant d’hymnes patriotiques à la gloire de l’éternel.

En 1824, Jean-Nicolas-Louis Durand, professeur d’architecture à l’école polytechnique, fait élever dans le parc de la propriété (actuellement 49 avenue Panhard) un obélisque à la mémoire de Monge et autres professeurs ou amis de polytechnique.

Entre 1826 et 1870, Rouget de l’Isle, auteur de la « Marseillaise », qui résidait à Choisy le Roi, faisait souvent de longues promenades sur les hauteurs de Thiais, d’où il aimait contempler le panorama sur la vallée de la Seine.

La constitution de 1848 est proclamée par le Maire M. Taillefer, sur la Place de l’Eglise, le 19 novembre de la même année, en présence des notables, de la Garde Nationale et des habitants. La lecture est suivie du cri « vive la République » et du chant du Te Deum. La garde nationale exécute des hymnes patriotiques et tir des salves.

Le soir illuminations et bal gratuit. Des secours sont distribués aux indigents.

1870 survient la guerre. Les Prussiens occupent Thiais le 18 septembre et font le siège de Paris. Pour tenter de dégager la capitale, des combats acharnés sont livrés le 30 septembre dans la partie nord de notre village, où se distingue notamment le 42ème régiment de ligne et les 11ème et 12ème régiments de marche ; nos soldats s’emparent de deux pièces d’artillerie prussiennes.

Le 10 août 1884, à lieu la cérémonie d’inauguration de la nouvelle mairie construite sous l’impulsion du maire, le Docteur Léon Marchand. La fanfare de Thiais joue « le vengeur », « la médaille d’or et « vive le France ». La fanfare de Choisy exécute l’ouverture des « Huguenots » de Meyerbeer. La chorale de Choisy interprète « La Liberté éclairant le monde ». Deux couplets de « La Marseillaise » sont chantés en chœur par le bataillon scolaire de Thiais et la Société de Gymnastique de  Choisy.

Le 27 septembre 1891, est inauguré solennellement, en présence du général Comte de Kermartin représentant le ministre de la guerre et M. René Panhard, maire, le monument commémoratif des combats du 30 septembre 1870 : Pro Patria. Le groupe en bronze représente un soldat du 81ème de ligne et un clairon du 42ème de ligne : le premier, blessé mortellement, est tombé à terre, son camarade, frappé à son tour, tente dans un ultime effort de sonner « En avant ! ».

Après les terribles épreuves de la guerre de 1914-1918 où de nombreux Thiaisiens perdirent leur vie, les cloches de l’église sonnent enfin l’armistice victorieux du 11 novembre.

La guerre meurtrière de 1939-1945 est marquée par les bombardements, la résistance, la déportation.

Enfin, le 25 août 1944, le jour tant attendu de la libération arrive. Les cloches retentissent, les gens sortent dans la rue pour accueillir les alliés libérateurs.