L'EGLISE ST LEU - ST GILLES

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Inscrit au titre des Monuments Historiques 1929/04/10

 

L’ EGLISE paroissiale Saint-Leu et Saint-Gilles de Thiais

est dressée sur la butte aux Ormeaux, du style ogival, avec des parties romanes et renaissance, elle date, pour la plus grande partie, du 15ème siècle. C’est le monument le plus ancien et le plus intéressant de la commune.

 

Au 5ème siècle remonte le premier oratoire chrétien de Thiais à la louange des moines de Saint-Germain-des-Près qui, lors de l’invasion des Normands, ramènent de Combs-la Ville le corps de leur saint fondateur il occupait déjà l’actuel emplacement.

 

C’est entre le 6ème et 8ème siècle, que le terroir fut donné à l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés pour y construire notre première église. L’édifice est dédié à Saint Loup, dit aussi Saint leu, dont les abbés de Saint-Germain-des Prés avaient reçu des reliques, et à Saint Gilles dont la tradition veut qu’il soit associé au précédent, en raison de la date commune de leur fête.

 

Notre église attestée dès le 9ème siècle par l’inventaire des biens de l’ Abbaye de Saint-Germain des-près que fait établir l’abbé Irminon et consigner sur un registre, désigné ensuite sous le titre de « Polyptique de l’abbé Irminon ».

 

En 885-886, les Normands assiègent Paris et dévastent les campagnes alentour. Thiais et son église ont pu en souffrir.

 

Au 10ème siècle une ancienne inscription en latin, gravée sur une pierre en forme de pyramide a été trouvée dans les ruines d’une ancienne chapelle bâtie proche de l’église et de la fontaine publique de Thiais.

 

Voici sa traduction :

 

Au nom du seigneur, WALDON, moine pécheur,

 

Ordonna de construire cet oratoire en l’honneur du Saint Sauveur et de tous les Saints.

 

Cette ancienne chapelle, appartenant aux bénédictins, étaient située au-dessus d’un petit bâtiment servant à accueillir les pèlerins de Saint Leu, elle était menacée de ruine.

 

Un autre édifice fut construit à la fin du 12ème ou au début du 13ème siècle, il est orienté Est-Ouest ; c’est dans celui-ci que se déroula l’affranchissement des serfs de Thiais et Grignon, moyennant une somme de 2200 livres parisis. Dressée sur la Butte aux Ormeaux, aux murs défensifs coiffés d’un haut cloché, elle est brulée en grande partie pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), il n’y subsiste que les soubassements de la tour du clocher quelques murs et peut-être la petite chapelle du sud-est datant du 13ème siècle (actuellement chapelle Saint-Joseph).

 

Il est décidé le 19 juin 1386 que les reliques de saint Leu demeureraient, pour l’avenir, au Curé de la paroisse de Thiais.

 

Au début du 15ème siècle l’édifice est rebâti, toujours au même endroit, dans le style gothique, puis dédicacée et consacrée le dimanche 8 août 1484 par l’Evêque de Paris de Beaumont de la Forest, en l’honneur de la Sainte-Trinité de Saint-Loup et Saint Gilles. Le prélat y consacra six autels.

 

C’est peut-être lors de cette reconstruction que le chevet de l’église, orienté jusqu’alors vers l’est conformément aux règles liturgiques, fut retourné et dirigé vers l’ouest, comme il est de nos jours.

 

Lors des guerres fratricides de la Ligue et de la Fronde, le village est à nouveau dévasté ; cette ruine est suivie de la famine et de la peste, les reliques de saint Loup sont portées en sécurité à Paris. La Paix revenue, les cérémonies religieuses : Processions de Saint-Leu et Saint-Gilles, adorations du Saint sacrement, messes de fondations.

 

La vieille cloche « Trinitate » continue à toute volée. Pendant les offices, on peut côtoyer des bourgeois de Paris qui ont des résidences à Thiais, ainsi que des villageois, laboureurs, vignerons, blanchisseurs…

 

La façade principale daterait du 16ème siècle et comporte un portail Renaissance.

 

Fin du 16ème ou début du 17ème siècle, un bas-côté remplaça au nord le réfectoire d’une maladrerie.

 

En 1584, l’église reçut quatre cloches, trois de celles-ci furent enlevées sous la Révolution, la quatrième avec inscriptions gothiques, existe toujours, un bourdon magnifique d’environ 1800 kg., nominé « Trinitate » fondu par Hubert Mineltz. Aujourd’hui encore, elle continue inlassablement à tinter les heures.

 

Au 17ème siècle, le 6 janvier 1619, une partie des reliques de saint Loup furent remises à l’ église de Thiais.

 

En 1789, lors de la tourmente révolutionnaire, que de manifestations civiques ou religieuses, c’est dans l’église qu’est rédigé, le 14 avril 1789, le cahier de doléances aux Etats Généraux, et de nombreuses assemblées populaires : élection de municipalités, prestations de serment, … s’y tiennent

 

Décapitation à Paris d’Anne Louis François de Paule Lefèvre d’Ormesson, fils du dernier seigneur de Thiais.

 

En 1793 l’église est fermée au culte.

 

En 1794, trois cloches, sur les quatre existantes, sont descendues du clocher pour être fondue

 

En 1795 l’église est enfin rendue au culte catholique.

 

En 1828 et 1830 le perron, en raison de sa vétusté fut réparé.

 

En 1850 le perron est démoli et remplacé par un majestueux double escalier parallèle à la façade. (M. Naissant architecte de l’arrondissement de Sceaux)

 

En 1870-1871 d’importants dégâts lui sont causés au cours de la guerre contre les Prussiens. Le mobilier est en grande partie, détruit, volé ou brûlé.

 

En 1873 le 9 août , le clocher, frappé par la foudre à plusieurs reprises, est très endommagé, ainsi que la toiture de la nef.

 

En 1891-1892 De nombreux travaux furent effectués. Le bas-côté nord de l’église faisait partie, à l’origine, d’une maladrerie de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, maladrerie attenante à l’église, ce bas-côté en discordance de style avec le collatéral sud du 15ème siècle, de style ogival, on décida de le mettre en harmonie. Ce qui fut réalisé dans le style néo-gothique, par M. Paul Langlois, architecte communale, grâce à un legs de M. Antoine-Marie Colin, ancien Maire de Thiais.

 

Le mur extérieur fut refait partiellement, avec de nouvelles fenêtres géminées garnies de vitraux. La couverture de ce bas-côté fut refaite en zinc.

 

De gros travaux furent exécutés à l’intérieur, les piliers avec arcs surbaissés soutenant la voûte furent remplacés par d’autres supportant la nouvelle voûte ogivale.

 

La piété se trouve centrée vers le chœur avec le bas –relief de la Sainte Trinité, le tableau de la crucifixion et les reliques des Saints protecteurs de la paroisse.

 

Suivra une forte tension au moment des Inventaires lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat

 

De 1912 à 1914 Restauration du clocher par MM. Paul Langlois et Marcel Prud’homme architectes communaux

Cette restauration fut très importante, les murs des façades furent reconstitués comme à l’origine.

 

Remplacement des vieilles pierres avec de la pierre neuve en roche de Saint Maximin.

 

Les sculptures manquantes furent reconstituées d’après les vestiges des anciennes.

 

Ainsi réapparurent, gargouilles, chapiteaux de colonnettes, culs de lampe, pointes de diamant, dents de scie, et surtout, au-dessus des grandes baies ogivales, la corniche à crochets faisant le tour du clocher.

 

La corniche de la grande nef et la charpente du comble furent entièrement refaites.

 

La couverture en tuile, des bas-côtés fut remise en état avec de la tuile fournie par la tuilerie « Gilardoni » de Choisy le Roi.

 

La couverture du clocher et celle du comble de la grande nef, furent refaites en ardoises d’Angers.

 

La chapelle Saint-Joseph resta revêtue de tuiles de Bourgogne.

 

Par arrêté ministériel du 10 avril 1929 Elle est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques elle mériterait d’être classée monument historique.

 

Elle renferme plusieurs œuvres d’art classées :

 

On peut aussi y admirer des tableaux de valeur, notamment

-une peinture sur bois d’auteur inconnu « l’assomption de la vierge » (copie d’après Rubens)

 

-une grande toile du XVII° siècle, également d’auteur inconnu « Princes et Cardinaux, en quête d’un saint Pape, offrent la tiare au moine Pierre Célestin », on remarquera aussi, encastré dans le mur, à droite de l’entrée, un bas-relief en pierre représentant deux anges entourant un cartouche ovale en marbre noir où sont gravés ces mots :

 

DV REGNE

 

DE LOVIS 13

 

CE LIEU A ESTE

 

BASTI POVR

 

LES FONTZ

 

BAPTISMAUX

 

1639

 

Cette sculpture proviendrait du baptistère de Saint-Germain-l’Auxerrois

 

1980 nef et chœur sont restaurés à l’intérieur.